Extraits du compte-rendu du Conseil des ministres – Mercredi 15 avril 2020

Mise œuvre du Plan de reprise de l’activité de l’administration
Diverses mesures ont été prises afin de lutter contre la propagation du coronavirus COVID-19 et pour organiser l’activité de l’administration en mode très dégradé. Au 9 avril, la part des agents pas en activité est de 53 %, contre 47 % d’agents en activité, soit 1 840 agents (hors personnels du MSP, de l’ARASS, de la DSP et du CHPf), dont 29 % des agents présents au sein de l’entité ou mobilisés, essentiellement pour la cellule de crise de la santé.
La mesure de confinement général est prolongée jusqu’au 29 avril pour lutter efficacement contre la propagation du virus. Cependant, l’administration de la Polynésie doit, d’ores et déjà, s’inscrire dans une démarche de reprise de son activité. En effet, la relance économique, la préservation des ressources primaires et alimentaires et sa distribution, l’accompagnement des publics vulnérables, le maintien de la cohésion sociale sont autant de sujets qui doivent faire l’objet de plans d’actions, en veillant à l’adaptation des modalités de mise en œuvre du service public. Aussi, il a été proposé d’établir une organisation des entités visant à définir des plans d’actions sectoriels et à mettre en place une organisation administrative adaptée.

Chaque entité doit ainsi établir un état des lieux des impacts de la crise actuelle et proposer des actions qu’il conviendrait de mettre en place pour une reprise des activités de son secteur d’intervention. Par ailleurs, au regard des évolutions en matière de confinement et d’activité, l’administration de la Polynésie française doit revoir ses modalités de fonctionnement, tant vis-à-vis des agents que des usagers qu’elle sert. Une levée du confinement de la population de la Polynésie française, de manière générale ou par zone géographique, entraîne de facto le retour de 100 % des agents à leurs postes. Néanmoins, la levée en question peut suivre différents scénarios et s’effectuer de manière partielle. Il convient ainsi de favoriser le retour en poste des agents ne pouvant assurer leurs activités en travail à distance mais également de maintenir le travail à distance jusqu’à la levée du confinement général.
La réalisation des gestes barrière adoptés par les agents de l’entité sont à poursuivre, durant la période de confinement comme après. Dans le cadre de l’opération « Pū Aho », les agents seront équipés de masques en tissu, dont le port sera désormais obligatoire durant leur activité. Jusqu’à nouvel ordre, seront toujours suspendues : toutes les missions professionnelles hors de la Polynésie française et dans les autres îles que celles d’affectation de l’agent, toutes les missions de prestataires quelle que soit la provenance, toutes les réunions professionnelles en présentiel externes à l’entité – hormis celles relatives aux commissions d’appel d’offres, celles-ci devant être organisées en visioconférence – toutes les missions hors des locaux d’affectation en dehors des activités de contrôle et de suivi nécessitant une présence, toutes les actions de formation et toutes les mobilités dans les îles autres que Tahiti. Au sein de chaque entité, les réunions internes ainsi que les déplacements des agents au sein de l’entité seront limitées et ajustées aux mesures de distanciation qu’il est possible de prendre. Les visioconférences seront privilégiées.
Le service public devra en outre impérativement s’adapter en veillant au maintien de la qualité d’accueil, de prise en compte et de traitement des demandes des usagers. Les espaces de réception doivent être organisées de manière à faire respecter les mesures barrières, notamment la distanciation d’au moins un mètre entre chaque individu. La réception des usagers doit également prendre en compte l’espace d’attente des usagers en dehors de l’entité. Afin d’éviter les rassemblements aux portes de chaque entité, il est préconisé de mettre en place une ouverture des guichets sur une plus grande amplitude horaire. Il sera également fait en sorte d’accélérer la simplification des procédures en fixant un objectif à atteindre d’au moins 70 % des démarches administratives dématérialisées grâce à la plateforme Mes démarches en ligne. Les premières démarches réalisées ont d’ailleurs un très fort taux de satisfaction.
Mise en œuvre de l’opération « Pū Aho » pour le port de masques dans l’administration
Dans le cadre d’une reprise progressive de l’activité de l’administration de la Polynésie française, les gestes et mesures barrières restent de rigueur. Parmi ces derniers, il est proposé de rendre le port du masque obligatoire afin de lutter contre la propagation du virus. A cet effet, l’opération, baptisée « Pū Aho », a pour objectif principal d’équiper en masques de tissu tous les agents de l’Administration de la Polynésie française, hors personnels de santé et exerçant dans les structures de santé, conformément aux recommandations de la cellule de crise de la santé. Cette opération, d’une part, favorise la production locale grâce à l’activation du réseau d’artisans présents dans chaque commune et île ; et d’autre part, contribue à la protection des agents et des usagers du service public.
Mise en œuvre conjointement par la direction de la modernisation et des réformes de l’Administration (DMRA) et le service de l’artisanat traditionnel, chargés respectivement du recensement des besoins et du suivi de la production des masques, chaque agent disposera d’un pack de quatre masques, dont deux de type bombé et deux de type accordéon produits entièrement par les artisans agréés par le service de l’artisanat traditionnel. Afin de limiter les déplacements, la livraison directe de l’artisan à l’entité sera favorisée. A ce titre, il sera fait appel aux livreurs patentés, notamment pour l’île de Tahiti.
Concernant les entités disposant d’une représentation dans les îles des archipels des Australes, des Marquises et des Iles-sous-le-vent, il est proposé de confier la gestion de cette opération aux Tavana Hau concernés. Le besoin global a été évalué à près de 16 320 masques pour 4 080 agents répartis sur toute la Polynésie française. Le coût global, estimé à 8 160 000 Fcfp sans les frais de livraison, est entièrement supporté par le service de l’artisanat traditionnel et la DMRA grâce à une réorientation des crédits.
Il a, par ailleurs, été proposé que les établissements publics à caractère administratif bénéficient du dispositif, mais en supportent les coûts conformément au principe d’autonomie financière qui les régit. Leur besoin est estimé à 1 600 masques pour 400 agents. Pour la production des masques en tissu, le service de l’artisanat traditionnel a établi un recensement des artisans couturiers en faisant appel aux fédérations et associations des artisans ainsi qu’aux artisans patentés de tous les archipels. Ainsi, dans un souci d’équité économique et afin de générer des revenus pour un maximum d’artisans, la fabrication des masques sera effectuée, autant que faire ce peut, par des artisans identifiés dans leurs communes, limitant ainsi les déplacements intercommunaux. L’opération « Pū Aho » engage environ 350 artisans couturiers répartis dans une vingtaine de fédérations et associations de tous les archipels.
Communiqué CM/PR : Voir ici 112 vues

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